Otra Luz
Introduction
Perú, Lago Titicaca, 2022.
A 4000 mètres d’altitude l’oxygène nous manque mais la lumière, elle, abonde. Puissante et pâle à la fois, elle frappe avec douceur les journées qui passent autour du lac. Catalyseur d’énergie, c’est autour d’elle qu’ici s’articule la vie. La lumière, par la force des choses, définit les activités de la journée. Car ici, la majorité des villages ne sont pas alimentés par l’électricité du continent mais uniquement par quelques panneaux solaires permettant le minimum. Ils seront à leur tour, le symbole de l’importance de cette lumière, venant une fois de plus, même la nuit tombée, les éclairer.
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Départ de Puno, la plus grosse ville côtière du Lago Titicaca, coté péruvien. Nous partons en taxi pour Llachon, village isolé se trouvant à 2h de route et à la pointe d’une presqu'île. Sur la route, nous sommes contrôlés par des policiers corrompus, qui ne nous laisserons partir qu’une fois payé un pot de vin. Une heure et demi plus tard, nous arrivons à Llachon où nous passerons quelques jours avant de nous déplacer d’île en île durant les semaines qui suivent. Ici, du levé au couché du soleil, les gens s’activent aux champs, cultivant maïs, patate et quinoa. Ils passent du temps avec leurs bêtes et tissent de façon traditionnelle la laine d’alpaga et de mouton.
Isolés, de part leur position géographique ou leur difficulté, voire l’impossibilité d’accéder à internet, les villages et îles du lac ont vécu durement la pandémie. Totalement coupés du monde pendant 1 an, sans aucun ravitaillement et avec le minimum d’informations du continent, les habitants sont revenus à un mode de vie plus primaire et orienté autour de leurs proches et du travail de la terre. Nous sommes accueillis dans la famille de Mario et de sa femme Julia, nous aurons, grâce à eux, l’incroyable chance d’être invités à la première fête de l’île de Taquile depuis le début de la pandémie, la fête de la Pachamama, la Terre Mère. Une chance rare, d’autant plus que nous sommes dans l’une des deux familles responsables du village sur l’année qui vient de s’écouler et qui se voit l’honneur d’organiser l’événement. Un moment de partage entre les 400 habitants de l’île, où chaque famille s’offre une bière artisanale locale, boit un alcool de maïs maison et s’échange la traditionnelle feuille de coca.
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